Votre Député
Né le 2 décembre 1954 à Paris 12e, père de 2 enfants. Il a poursuivi ses études aux Lycées Marcelin Berthelot à Saint-Maur-des-Fossés et Paul Doumer au Perreux, puis à l’université Paris VIII-Vincennes Saint-Denis et à l’université de formation pour adultes (Dufa) où il obtient un diplôme de commerce.
Il débute sa carrière de journaliste à Antirouille, la Gueule ouverte et Tumulte (1975-80), à Paris Villages, Télé 7 jours, la Vie et l’Evénement du Jeudi (1980-90), à Verts-Europe (1990-94), Intervenant à l’émission Europe sports sur Europe1 (2002); Chargé de cours en communication aux universités ParisVIII-Vincennes Saint-Denis et ParisVII-Denis Diderot (1988-96).
Avant d’être élu au Parlement européen, il a été directeur de communication des verts au parlement européen, conseiller régional Ile de France de 1992-1996, Secrétaire national des Verts de 1997-2001, Directeur de campagne à l’élection présidentielle de 2002, coordinateur du Comité national de vigilance contre l’extrême droite (depuis 1998). Il a également siégé au Conseil économique et social (CES) de 1999-2004.
En juin 2004, il a été élu député européen (les Verts, parti Vert européen), et Conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il participe à la création du Mouvement Démocrate en 2007 et en est actuellement Vice-président.
Réélu en 2009 Au Parlement européen, Jean-Luc Bennahmias siège dans les commissions et les délégations interparlementaires suivantes
- Commission de l’emploi et des affaires sociales
- Délégation pour les relations avec l’Afrique du Sud
Il suit aussi les travaux des intergroupes parlementaires suivants :
- Intergroupe Services Publics
Bibliographie :
- Résolument démocrate…et toujours écologiste (Yves Michel, 2011)
- Des verts de toutes les couleurs(en coll., 1991).
- Rapport sur le sport de haut niveau et l’argentdu Conseil économique et social (2002)
- Rapport pour avis sur l’avenir du football professionnel en Europedu Parlement européen (2007) co-Auteur du
L’avenir c’est l’ouverture
Pour une nouvelle majorité progressiste qui est la raison de ma candidature à la Primaire.
Une version de ce texte a été publiée dans le Huffington Post du 22 octobre 2016
Cent ans après cette année qui fut le tournant du XXe siècle, l’année 2017 sera un point tournant pour la France. À travers une élection présidentielle et des élections législatives, trois options s’ouvriront devant nous.
- L’option de l’aventure populiste, c’est celle qui retient naturellement l’attention de tous. Alors que jamais, en temps de paix, les urnes n’ont porté au pouvoir l’extrême droite, dans notre pays, c’est aujourd’hui son parti qui recueille le plus de voix dans les dernières élections. C’est le saut dans le vide, une aventure qui se terminerait mal. Mais, il ne suffit pas d’énoncer cela pour faire reculer, notamment dans les catégories populaires qui plébiscitent cette option populiste, l’influence d’un courant qui condamne en bloc les élites de ce pays, au nom de nombre d’erreurs, qu’elles ont effectivement commises.
- L’option du retour de la droite classique et de ses dirigeants. Elle pourrait apparaître comme un moindre mal au regarde la précédente. Mais la donne n’est plus la même, en quatre ans, une séquence qui permettait réflexions, élaborations, préparation d’un projet d’ensemble pour l’alternance dans ce pays, cette droite a passé son temps à se déchirer, en courant en désordre vers l’extrême droite et ses solutions en trompe-l’œil, sans être capable à aucun instant de proposer une alternative crédible, d’une part au populisme, d’autre part à la gauche, qu’elle insulte chaque jour sans être capable de lui opposer la moindre idée.
- L’option du progrès social, l’option de la réponse aux défis d’un avenir proche où la numérisation massive du monde, remettra vigoureusement en cause tant de nos certitudes quotidiennes. Mais ce n’est pas la plus simple à faire triompher. D’abord parce qu’elle doit tenir compte de la complexité du monde, et de la société française. Elle ne peut pas se reposer sur deux ou trois slogans faciles et trompeurs, à la manière des deux précédentes. Ensuite, parce qu’elle ne pourra pas être la continuité du quinquennat précédent. Marqué par la volonté de redresser une situation que la crise de 2008 avait profondément compromise, il a essentiellement produit de la déception, sentiment injuste mais réel, bien que les avancées réalisées soient non négligeables, elles n’ont pas semblé suffisantes, et surtout, n’ayant pas été expliquées, ni mise dans une perspective globale, articulant une vision du monde avec une conception de la France, elles n’ont pas permis un soutien, qui aurait dû se manifester de façon beaucoup plus significative dans la population. Elle requiert donc de repenser profondément le programme politique qui sera présenté pour ce nouveau quinquennat.
Des trois forces qui structurent la vie politique française d’aujourd’hui, la plus nombreuse est la gauche. Mais c’est aussi la plus fracturée. Par tradition, elle a toujours comporté en son sein, une aile idéaliste et une aile pragmatique. Cette dualité est propre à ce qu’est la gauche, une ambition d’émancipation humaine, un espoir, un dessein. Elle ne peut se structurer monolithiquement, comme y parviennent parfois la droite qui représente la conservation ou l’extrême droite qui représente la régression. La part d’idéal, c’est à dire la part du souhaitable, et la part du réalisme, c’est-à-dire la part du possible, ont toujours structuré dans la gauche deux tensions opposées, qui ne peuvent être résolues que dans l’action, qui demande et qui permet l’unité. Les difficultés auxquelles s’est heurté le pays, les contraintes et les abandons de réformes envisagées voire promises, comme un manque d’explication récurrent, ont approfondi, ces dernières années la distance qui sépare les deux. La gauche n’a pu l’emporter dans ce pays que lorsqu’elle a su faire preuve de réalisme et rassembler cette gauche de gouvernement, pragmatique, qui veut réaliser tout le possible, et lorsqu’elle a su, en même temps, faire preuve d’ambition et rallier à un projet dynamique la gauche de l’idéal. Ce qui fonctionna dans le discours du Bourget, et donna la victoire, se heurta à la réalité dans l’action gouvernementale. Le manque de réflexion de longue distance sur l’ensemble des sujets qui allaient se présenter, une fois que la gauche serait en charge des responsabilités, explique largement cela. La même erreur ne peut être commises deux fois. D’autant que cette fois, il faudra préalablement avoir montré une capacité à faire preuve d’imagination, face à des défis nouveaux et un monde en partie imprévisible, avant de recréer un mécanisme de confiance.
Pour cela, la question du programme que nous présenterons aux français est la question clé. Mettons nos chaussons dans les pas de l’exécutif sortant, et les sondages, qui nous disent à quel point son action est comprise, nous disent à quel point notre comportement serait apprécié. Il faut faire du neuf. Parce que notre société craque de toutes parts, engoncée dans un modèle, certes brillamment conçu à la fin de la seconde guerre mondiale, dont l’esprit anime et parcourt toute la société française, mais dont la forme actuelle est totalement inappropriée à l’état de la société, et aux attentes, comme aux inquiétudes quotidiennes de ses membres.
« La France n’est pas le problème, la France est la solution ». Le moment est venu de traduire en termes politiques cette pensée structurante du discours du Bourget. Pour ce faire, il faut renouer avec la méthode qui a été utilisée à la fin de la seconde guerre mondiale pour mettre en place le modèle qui a assuré le succès et la cohésion de la société française, dans sa reconstruction d’abord, puis dans son développement, jusqu’à une période récente.
La méthode du Conseil national de la Résistance est une méthode qui se proposait de faire l’unité la plus large de tous les citoyens de ce pays autour de la définition des priorités et des moyens à mettre en œuvre. C’est une dynamique comparable qu’il faut mettre en œuvre. Mais seule, la gauche, après avoir fait son unité sur ce projet, peut se tourner vers l’ensemble du pays pour le porter et faire qu’il soit mené à bien.
Mais la gauche, toute seule, ne peut le porter contre le reste de la société. Le degré de crise de la société, le degré de manque de confiance dans le personnel politique, qui se manifeste en France à un niveau très élevé, mais comparable à nombre de pays européens, oblige à un rassemblement au-delà de frontières de la droite et de la gauche, qui, certes ont leur sens, mais méritent, dans des moments exceptionnels de s’ouvrir.
C’est cette ouverture qu’il est nécessaire de réaliser pour un temps donné, et sur un nombre de sujets déterminés à l’avance. Pour rebâtir un socle fondateur, tel que celui qui fut établi il y a 70 ans.
Quel que soit la Présidente ou le Président élu, cette nécessité restera. Mais c’est incontestablement de la gauche que peut, le plus valablement venir l’impulsion nécessaire.
Il y a un certain nombre de questions clefs, sur lesquelles un consensus doit être réalisé pour repartir de l’avant et résoudre le blocage du pays, parmi lesquels, la remise en état de notre modèle républicain et social, dans le contexte de la mondialisation, qui devra faire appel à l’esprit d’innovation ; le défi de l’automatisation, de la numérisation et de la robotisation qui vont demander de repenser le travail et le rapport au travail et à l’emploi ; la modernisation de la démocratie française, où il faudra aussi avoir la volonté de faire du neuf ; les thèmes écologiques, et le développement durable qui représentent notre contribution à la préservation du cadre de vie de l’Humanité, et qui seront au cœur des choix des prochaines années.
Sur toutes ces questions, qui ne sont pas plus complexes, ni plus difficiles que celles qui se posaient au sortir de la grande crise de 1929, aggravée par la folie nazie et le naufrage de la France, le dialogue est possible.
Nous sommes une force qui veut porter cette possibilité et dire à nos amis de gauche : c’est une impérieuse nécessité, la gauche toute entière doit se tourner dans la perspective de ce dialogue national auquel des Communistes aux Gaullistes, tous les courants de la Résistance avaient participé. Sa nécessité est aujourd’hui flagrante, n’attendons plus ; nous voulons aussi dire à nos amis du centre droit, dont nous sommes parfois si proche par les raisonnements et si loin par leurs conclusions tactiques, soyez auprès de nous, ceux qui porteront ce discours auprès de ceux qui à droite ont su raison garder, c’est le moment de répondre ensemble positivement à cette question : « que pouvons-nous faire pour notre pays ».
Ce que nous pouvons faire, nous devons le faire.
C’est le sens de notre engagement dans cette primaire. Engagement loyal au sein de la majorité de gauche. Engagement total pour l’intérêt général.
Jean-Luc Bennahmias, Président du Front Démocrate et ex-Député européen